• Trente ans!

    Merci énormément à vous tous qui y avez pensé, pour les mails, textos, et autres messages !


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    Hagupit, le 'Coup de fouet'

    PeaceBuilders publie mensuellement une lettre de nouvelles de la mission, mais le typhon Hagupit/Ruby a eu droit à sa propre édition. Une fois n’est pas coutume, je l’ai traduite en français : elle donne des informations quotidienne sur l’alerte puis l’arrivée du typhon, avec les nouvelles en direct de notre équipe sur place. Vous la trouverez ici.

    Grace a une excellente préparation pré-typhon, Hagupit a finalement fait peu de morts (les rapports diffèrent mais indiquent tous moins de 30 personnes), mais le bilan financier est important. Hagupit a frappé les mêmes iles que Hayan, et est tombe sur des champs et des cultures qui se remettaient tout juste de l’an dernier. Les habitants de ces iles, déjà appauvris par Hayan, ont à nouveau perdu ce qui leur permettait de survivre.

    Mais, à cause du faible cout en vies humaines, et peut-être en comparaison avec Hayan, il semblerait que Hagupit se soit fait une réputation de ‘pas trop grave’ et notre équipe sur place ne discerne que très peu d’aide internationale. 7 jours après, certains villages n’avaient encore vu personne. Les habitants y portent toujours la tenue qu’ils avaient quand le typhon a frappé, car leurs autres vêtements sont perdus dans la boue. Par les voies officielles, ils ont eu à manger pour 2 jours mais personne n’est revenu. Il semblerait que tout le monde ait déjà lâché l’affaire.

    Hagupit, le 'Coup de fouet'

    J’ai des sentiments mitigés par rapport à tout ça. Depuis le bureau a Davao, nous essayons d’attirer l’attention sur la situation et de plaidoyer pour les survivants : on transmet les histoires personnelles, on fait des affiches, on appelle aux dons et aux volontaires… Mais j’ai un peu l’impression de crier dans le vide. Il faut dire qu’entre Ebola, les attaques des Talibans au Pakistan, la menace ISIS, et les vacances de Noel, tout le monde a autre chose à penser. Et quel sens y a-t-il à militer pour des gens qui reperdront peut-être tout l’année prochaine ?

    Finalement, prendre trop de recul, que ce soit géographique ou temporel, c’est un peu la mort de la motivation. La clé c’est de rester à hauteur humaine, de voir la personne pour qui notre action a fait une différence, et de se nourrir de ca pour continuer… Allez, j’y retourne !

     


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  • Les survivants du Barangay Siha, Borongan, Samar Oriental, rentrent chez eux avec un repas chaud dans la casserole et plusieurs jours de nourriture


    J’ai un peu abandonné mon blog ces derniers temps, laissant tout le monde en suspens sur un appel à l’aide après le typhon. Maintenant que j’ai quelques jours avec une double disponibilité (de temps et d’esprit), il est grand temps que je vous donne quelques nouvelles !

    Cela fait maintenant plus de 2 mois que le typhon Hagupit a frappé les Philippines, notamment en Samar Oriental. Juste avant le Nouvel An, une tempête tropicale a traversé cette même région. Puis le 27 janvier, un autre typhon. Ces deux derniers fléaux ont eux aussi pris des vies, causant coulées de boue et crues rapides dans les provinces de Leyte et Samar, détruisant routes, ponts et abris de fortune.

    PeaceBuilders, qui a fait ses classes « d’opérations de secours » dans des zones désastrées par la guerre, a une base à Leyte et Samar depuis Yolanda, le supertyphon de novembre 2013. Pour les secours post-Hagupit, nous travaillons là-bas en partenariat avec Mennonite Central Committee (MCC) et Philippine Council of Evangelical Churches (PCEC). Enfin, je dis «nous» mais celle qui est vraiment sur place c’est Kriz ! Elle y est entourée d’une flopée de pasteurs volontaires qui avaient été formes en équipes de réponse au désastre après Yolanda. Avec les typhons qui passent et qui repassent, PeaceBuilders a décidé de concentrer ses efforts sur le secours d’urgence : nourriture, ustensiles de cuisine, vêtements, kits d’hygiène et lampes à énergie solaire. Deux organisations-filles de PCEC, iHELP et Philrads, ont donné de très nombreux kits à distribuer. Suite aux 3 catastrophes et à la destruction des routes et des ponts, de nombreuses communautés se sont retrouvées très isolées : ce sont elles qui voient le moins de secours et c’est vers elles que nous avons décidé d’aller.

    Pour ceux d’entre vous qui ont vu passer l’appel à dons de la Caisse de Secours, c’est là que va être utilisé l’argent. Nous connaissons déjà les communautés les plus vulnérables et nous avons reçu des biens à distribuer : vos dons seront utilisés pour financer le transport de toutes ces marchandises. Ils doivent parfois même louer un bateau pour atteindre certains villages! J’avoue que ce n’est pas très glamour de financer les transports, mais c’est crucial, promis !

    Pour ceux qui n’ont pas vu passer l’info mais qui souhaitent aider, vous pouvez faire un don : il vous suffit de faire un chèque à l'ordre de "AEEMF Caisse de Secours", avec au dos une indication du type "PB, typhon Philippines". Vous pouvez ensuite envoyer le chèque au trésorier de la Caisse de Secours:

    Raymond Kauffmann
    32, rue de Zillisheim
    F-68720 Hochstatt

    Une autre possibilité est d'effectuer un virement bancaire:

    • AEEMF, 32, rue de Zillisheim, F-68720 Hochstatt
    • Credit Agricole Alsace Vosges
    • RIB: 17206 - 00550 - 01212800011 - 30
    • IBAN: FR76 - 1720 - 6005 - 5001 - 2128 - 0001 - 130

    Les donateurs doivent alors indiquer leur identité précise (nom, prénom, adresse) au moment d’effectuer le virement.

    Les opérations de secours de PeaceBuilders se termineront à la fin du mois de février, suite à quoi nous passerons la main à d’autres ONG pour l’aide à plus long terme. Il est maintenant nécessaire d’aider les habitants de ces régions à développer de nouvelles sources de revenus, et à construire des abris solides.


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  • Février, mars et le début d’avril ont passé à une vitesse incroyable, ça doit être la proximité grandissante de mai qui fait ça. Je ne voulais pas laisser mon blog dépérir et faire semblant de l’avoir oublié, mais plus le temps passe plus les posts s’accumulent et rattraper mon retard devient une tâ  che dantesque. Alors j’ai décidé de ne plus m’attarder sur la liste de tous les posts que je n’écris pas, mais plutôt d’en choisir un et de m’y mettre. Si tout va bien, d’ici quelques semaines je serai (un peu plus) a jour ! Souhaitez moi bon courage!


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  • Depuis que mes nouveaux collègues internationaux (AJ et Jonathan) sont arrivés en septembre, le travail au bureau central a pas mal changé de rythme. A mon arrivée, le bureau était surtout là pour régler les derniers détails après une mission : ici, un compte-rendu d’activité ou un bilan financier, là un article de blog ou un mail pour rester en contact avec des gens du terrain. Quand les détails étaient réglés, on préparait la prochaine mission, ce qui pouvait prendre plus ou moins de temps. Mais (vous l’aurez peut-être lu entre les lignes) il y avait quand même des temps morts ou je me retrouvais à passer la semaine sur Facebook ou à trier du café. Ou, d'ailleurs, a mettre mon blog a jour.

    Depuis septembre, fini les temps morts ! AJ est là dans le cadre de ses études et Jonathan est un envoyé-cobaye des mennonites de Virginie, USA, alors Kuya Dann a décidé qu’il était grand temps de reprendre un bon rythme avec ses stagiaires. Je me suis retrouvée incorporée a ce groupe, presque à mon insu (j’étais a Kalinga quand tout s’est décidé), et on est partis sur les chapeaux de roue, sur la route de la théologie de la paix.

    L’idée c’est de pas se contenter de la formation pratique mais de savoir pourquoi on fait ça. Du coup on a quatre livres qu’on lit en groupe et qu’on discute ensuite : deux livres de « théologie » pure et dure, et deux livres plus pratiques.

    On a commencé en novembre à lire « Yahweh is a warrior » de Millard Lind, et je pense que c’est l’occasion rêvée de vous parler d’une expression philippine. Ici, on a un «nosebleed » (littéralement, « un saignement du nez »), quand on est confronté à une langue qu’on maitrise mal et/ou a plein de mots et phrases compliquées. He ben, avec ce bouquin j’ai eu ma dose de nosebleeds ! En fin de compte il est intéressant mais je n’ai pas pu m’empêcher d’observer qu’il aurait pu faire passer les mêmes idées avec une écriture un peu plus fluide. Mais bon je suppose que les théologiens des profondeurs bibliques ne peuvent pas tous être des auteurs de génie…

    En décembre/janvier on était sur « Covenant of Peace : The Missing Peace in New Testament theology and ethics». Le jeu de mots du titre m’a bien plu, mais à part ça le livre a plutôt confirmé l’hypothèse précédente sur la plume des théologiens. Ceci dit, j’ai quand même appris pas mal, et (incroyable !) Willard M. Swartley (c’est l’auteur) m’a fait un peu changer d’avis sur Paul, ce qui n’est pas une mince affaire.

    Maintenant on sort de l’exégèse ! On devait tous passer a « Jésus et le politique » de John H. Yoder, mais Kevin et moi avons négocié un arrangement (elle aussi s’est retrouvée dans le groupe des stagiaires sans s’en rendre compte): elle a une formation d’histoire de l’art et le nosebleed théologique sensible, et moi j’ai déjà (partiellement) lu le livre, assez pour savoir que je n’ai pas très envie de l’affronter en anglais. Alors on laisse les garçons se débattre avec Yoder et nous on lit « Jesus for President » de Shane Claiborne, qui en est un peu la version génération Y.

    On devrait en faire le bilan/analyse la semaine prochaine, et après ça le projet c'est de nous faire encore etudier ensemble un livre de transformation des conflits de John-Paul Lederach! Mais bon, vu qu'il nous a fallu 2 mois pour qu'on trouve un moment où on est tous au bureau en meme temps, j'avoue que je nous vois mal finir le programme...


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