• Mon amie Amande est repartie samedi dernier, c'est le retour à la vie normale pour nous deux! (elle l'hiver et la thèse à rédiger, moi le soleil et le café). Cette semaine passée j'ai pris congé et nous sommes parties visiter Palawan, une île des Philippines avec une des (autoproclamée?) nouvelles 7 merveilles du monde naturel. C'est surtout surchargé de touristes, et ma vie à Davao ne m'a pas du tout habituée à croiser autant de backpackers.

    Le Lonely Planet n'est pas très à jour sur Palawan et les infos contradictoires sur Internet nous rendaient, au mieux, perplexes. Alors on est parties à l'arrache en faisant confiance à la chance, et grand bien nous en a fait!

    El Nido, initiation à la plongée

    Le lendemain de notre arrivée à El Nido, au nord de l'île, nous nous sommes levées tôt pour attraper l'ouverture d'un petit centre de plongée. "Bonjour on aimerait faire la découverte de la plongée aujourd'hui", "Pas de problème, revenez dans 1h30 le temps qu'on prépare le repas de midi". 1h après, Jonathan (un instructeur clairement appelé en urgence) déboule sur sa moto.

    Il nous apprend à vider l'eau du masque sans remonter à la surface, à trouver son point de flottement, quelques signes pour communiquer et c'est parti pour 2 plongées!

    C'était magnifique! J'ai décidé de passer mon certificat de plongée, c'est une expérience incroyable. On a vu des poissons clowns dans leurs anémones, des tortues de mer...

     

    Vu en plongée

     

    Sabang

    Les voyages à Palawan se font en van de 9 à 10 personnes. Nous repérons vite le siège maudit (3ème rangée près de la porte). Dans 2 camionnettes successives la personne assise là transpire et vomit. Le conducteur imperturbable leur passe un sac plastique et continue sa route, laissant aux autres passagers le privilège de materner l'inconnu. C'est touchant de voir à quel point chacun se plie en quatre pour le malade: la dame de derrière lui passe un chiffon mouillé dans le cou, le couple de devant lui donne un mouchoir avec de l'eau de cologne, le type d'à côté essaie de lui ouvrir la fenêtre...

    C'est à Sabang qu'on trouve une soi-disant merveille du monde. C'est une grande rivière souterraine avec des stalactites. Le guide s'éclate à trouver des formes dans les amas de calcaire : "Regardez c'est Jésus! Et là, une carotte!" C'est vrai que c'est joli, mais le paysage est un peu gâché par les centaines de touristes en gilet de sauvetage orange fluo.

     

     

    Vacances avec Amandine

     

    La rivière souterraine

    Nous avons beaucoup plus apprécié le tour en canoé parmi les mangroves, des arbres incroyables qui boivent un mélange d'eau de mer et d'eau douce, et qui filtrent les sédiments des rivières pour protéger les coraux. Nos guides Roméo et Jane nous chantent la chanson des mangroves, on est pépères tous les 4 dans la petite barque, et ce sont décidément de bonnes vacances.

     

    Les mangroves

     

     

     

     


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  • Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler un peu de mon travail. En ce moment Dawn et moi travaillons sur un camp d'été d'une semaine, qui vise l'éducation à la paix et la résolution des conflits pour des jeunes Bla'an. La tribu Bla'an, comme tous les autres IP (Indigenous People), souffre du mépris des "migrants" (les philippins du nord) et ont connu beaucoup d'injustice.

    Les différents groupes rebelles le savent bien, et c'est souvent chez les IP qu'ils trouvent leurs nouvelles recrues. Des jeunes joignent parfois la NPA dès 15 ans! NPA est l'acronyme de New People's Army, mise en place pour faire tomber Marcos à l'époque, et qui maintenant traîne sa rancœur dans les montagnes en y faisant régner la terreur.

    Le camp est prévu pour avril (du 20 au 26). Le rêve c'est d'équiper ces jeunes (12 à 18 ans) avec une vision plus large, et des clés pour faire évoluer les choses sans violence. Peace Builders s'est associé à Swito Twins et Artickles, deux groupes artistiques qui vont plutôt se pencher sur le côté "valorisation de l'identité et de l'histoire", pendant que l'on travaille sur le côté "éducation à la paix".

    Ce projet me plaît beaucoup parce qu'il arrive au bon endroit au bon moment (à mon humble avis). Nous sommes en ce moment à la recherche de fonds, d'après nos calculs il faudrait environ 75€ pour financer le camp pour un jeune. A votre bon cœur! :)

    Voilà la vidéo promotionnelle qui présente l'école où nous allons intervenir, et le flyer du camp.

    Un Camp pour la paix


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  • Je réalise que j'ai jamais vraiment expliqué les transports, ce qui est dommage parce les Philippines ont des moyens de voyager particulièrement cocasses. J'ai nommé:

    # Les jeepneys

    Jeepney (photo de JS)

    Elles sont absolument partout et roulent 24h/24. Chacune suit un trajet prédéfini en boucle (trajet respecté sauf impondérable): les rues dans lesquelles passe le (la?) jeepney sont inscrites sur le côté du véhicule, et les prochaines étapes majeures sont sur des pancartes ventousées au pare-brise. Quand je repère la (le?) jeep qui va où je veux aller, je fais signe au chauffeur qui s'arrêtera s'il a de la place, et je monte me serrer sur le banc. Il y a pour chaque véhicule un nombre maximum de passagers, qui se calcule de la façon suivante: on fait monter les gens au fur et a mesure, et quand ils sont tous tellement serrés qu'ils ne sont plus assis que sur une demi-fesse et qu'on ne caserait plus une crevette, on les compte, on rajoute 2, et c'est le nombre de passagers maximum.

    Le trajet coute 8 pesos (a moins qu'on aille particulièrement loin). Je donne la monnaie à mon voisin, qui fait passer jusqu'au chauffeur. Quand l'argent arrive, si le compte est bon tout va bien, s'il y en a plus il faut préciser et on crie au chauffeur "c'est pour deux personnes!", "je vais a Toril!"  ou encore "je vais juste a Ecoland" (sous entendu "rends moi la monnaie!"). La monnaie repasse alors de main en main jusqu'à moi.

    Et quand je veux descendre, j'appelle "Lugar lang!" ("De ce côté!") (Alternatives acceptees: siffler, faire un bruit de bisou, taper sur le toit) et le chauffeur s'arrête sur le bas côté.

    J'en profite pour rendre hommage aux chauffeurs de jeepneys, qui sont les rois du multitâche! Ils conduisent à toute blinde dans des rues bondées, tout en comptant la monnaie pour les gens qui paient, en restant attentifs aux bruits à l'intérieur de la (du?) jeepney et veillant que personne ne leur fasse signe sur le trottoir.

    Un petit gout de Davao: Les transports

    Dernier petit détail amusant (mes collègues des Grillons apprécieront): la place handicapé à côté du chauffeur! Comment font-ils pour monter, mystère...

    # Les tricycles

     

    Tricycle, photo de JS

    Les tricycles sont des motos sur lesquelles on a fixé toute une carriole! Ce qu'on leur fait pas subir... Toutes les variations existent: avec un vélo au lieu d'une moto, avec ou sans toit, avec un petit parasol, 2 ou 4 places... Les tricycles, on les prend sur des distances qui seraient carrément marchables, mais a Davao ce sont les pauvres qui marchent. Ils sont interdits d'accès sur les axes principaux (parce qu'avec les jeepneys qui zizaguent en s'arrêtant tous azimuts le trafic est déjà pour le moins chaotique!)

    Le système de prix est beaucoup plus obscur que pour les jeepneys! En théorie, la règle c'est 7 ou 8 pesos par place assise. Si on en arrête un en route et qu'il s'avère qu'il va dans la bonne direction, on ne paie que sa place. Mais si on s'installe quand il est a l'arrêt, on a le choix entre le faire partir et payer toutes les places assises, ou attendre qu'il se remplisse de gens qui veulent aussi aller où on va. Mais si on va loin (catégorie imprécise) les prix montent vite. Ou peut-être que c'est quand on va loin et que c'est un vélo et pas une moto. Ou alors quand on est nombreux et que c'est un vélo.

    Ma technique, pour pas faire l'étrangère qu'on peut arnaquer en demandant "c'est combien?", c'est de tendre 50 pesos en prenant l'air embêté "désolée je n'ai que ça, vous avez de la monnaie?". Ca marche du tonnerre, c'est en faisant ca que j'ai eu les trajets les moins chers!


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  • ByronAaaah j'ai trop de retard! Comment ai-je pu ne jamais presenter Byron?!

    Byron est le manager de Coffee for Peace, le fils de Dann et Joji,et le partenaire de Dawn (vous l'aurez constate aux looks assortis). Il a grandi au Canada et parle plus spontanement anglais que tagalog, ce qui pour moi est toujours appreciable! Photographe de formation, il quitte le cafe pour nous accompagner des qu'on part en mission; et tant mieux parce qu'il fournit la moitie des photos de ce blog (quand vous dites "quelles photos magnifiques!" - c'est lui). C'est aussi un passionne de cours en ligne, mon fournisseur officiel de films et de series, et il est toujours dispo pour mes problemes d'ordinateur!


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  • Au gré des rencontres, il m'arrive de croiser des gens particulièrement intéressants. Comme par exemple lundi dernier, à une soirée "vins et fromages" chez Peter et Cecilia (un couple helvético-philippin qui arrivera sous peu dans le trombinoscope).

    Lorenzo Acompanado the second

    Laissez-moi vous présenter Lorenzo Acompañado II. Ingénieur de formation, il s'est passionné pour la construction de bangka. Les bangka sont des barques traditionnelles, fines et longues mais très stables grâce à des troncs de bambou de part et d'autre. Leur savoir-faire est transmis oralement depuis des générations. Lorenzo a des beaux souvenirs de son grand-père qui était pêcheur, à l'époque où la première mission du pêcheur était de construire sa propre embarcation. Il a pas mal voyagé dans le pays en moto, mais pour visiter les Philippines et leurs milliers d'îles, quel meilleur moyen que la voie de mer?

    Le savoir-faire des bangka commence à disparaître et n'est documenté nul part. Lorenzo a donc commencé ses recherches et enquête sur les méthodes traditionnelles et les variations modernes. Les bangka de pêcheurs sont légères et faites pour pouvoir être transportées par un homme seul: comme il part travailler la nuit il ne veut pas devoir réveiller ses voisins pour pouvoir accoster. Mais il arrive aussi que des voisins ou un groupe d'amis se motivent et construisent ensemble une bangka qui pourra accueillir plusieurs personnes, ou aller plus loin.

    Maquette de balanghay, photo tiree de son site

    Lorenzo construit maintenant des bangka dans son jardin, parfois à partir de bois de récup. Vous pouvez aussi visiter son site (en anglais). A terme il souhaite apprendre aux enfants comment faire. Son rêve: un camp d'été où les enfants construiraient leur bangka avant de partir naviguer avec. En voilà un beau projet!


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